L'ocre, une véritable exploitation

Ochre, a real exploitation

Ocker, eine echte Ausbeutung

On peut supposer bien que les preuves écrites ou géologiques nous manquent, qu'aux XIème et XIIème siècles l'ocre était retirée de carrières, bien en contrebas du village. Un terrain très accidenté, situé dans la zone ocrière, en serait la preuve. Dans les cartes anciennes, ce lieu est appelé "Les Anciennes Ocreries" . Au fil du temps, on en vint à l'exploitation minière en creusant puits et galeries. Cette dernière forme d'exploitation nous est souvent décrite par des érudits du XVIIIème siècle. Tous s'accordaient à dire qu'il s'agissait d'une pratique très difficile, comportant bien sûr des risques, et demandant un grand savoir-faire.

We can suppose,  though we lack written or geological evidence, that in the eleventh and twelfth centuries ochre was removed from quarries, below the village. A very steep place, located in the area of ochre, would be a proof of this. In ancient maps, this place is called "Les Anciennes Ocreries". Over time, we came to mining by digging wells and galleries. This last form of exploitation is often described to us by scholars of the eighteenth century. All agreed that this was a very difficult practice, including of course risks, and requiring a great know-how.

Wir können annehmen, obwohl schriftliche oder geologische Beweise uns fehlen, dass im elften und zwölften Jahrhundert Ocker aus Steinbrüchen, am Fuße des Dorfes, entfernt wurde. Ein sehr steiles Gelände in dem Bereich von Ocker wäre ein Beweis dafür. In alten Karten wird dieser Ort "Les Anciennes Ocreries" genannt. Im Laufe der Zeit wurde der Bergbau durch das Graben von Brunnen und Galerien erreicht. Diese letzte Form der Ausbeutung wird uns oft von Gelehrten des achtzehnten Jahrhunderts beschrieben. Alle waren sich darüber einig, dass es eine sehr schwierige Praxis war, die natürlich mit Risiken verbunden war, und die viel Know-how erforderte.


La force de nos ocriers

The strength of our ochre miners

Die Stärke unserer Ockerbergleute

Des puits étaient creusés, larges de 1,50 m environ, et pouvant descendre jusqu'à 30-45 m de profondeur. Il fallait traverser d'épaisses couches de terres argileuses, de cailloux, de bancs de grès très dur, qu'il fallait détruire à l'aide de pioches et parfois même, par explosion, avant d'arriver enfin à la couche d'ocre... Les ocriers creusaient un réseau de galeries disposées en étoiles autour du puits.

L'ocre se présentait généralement sous forme de filons de 30 à 40 cm d'épaisseur et de 1 à 2 m de profondeur. Elle reposait sur un fond de sable blanc très fin. Au XIXème siècle, ce sable était utilisé par les verreries de Vierzon !

Wells were dug, about 1.50 m wide, and able to descend to 30-45 m deep. It was necessary to cross thick layers of clay earth, stones, very hard sandstone banks, which had to be destroyed with the help of pickaxes and sometimes even, by explosion, before finally arriving at the layer of ochre... The ochre miners dug a network of galleries arranged in a star around the well. Ochre was usually in veins form of 30 to 40 cm thick and 1 to 2 m deep. It layed on a background of very fine white sand. In the nineteenth century, this sand was used by the glassworks of Vierzon!

Die Brunnen wurden gegraben, etwa 1,50 m breit und konnten bis 30-45 m tief absteigen. Es war notwendig, dicke Schichten von Ton, Kieselsteinen, sehr harten Sandsteinbänken zu durchqueren, die mit Hilfe von Spietzhacken und manchmal sogar durch Explosion zerstört werden mussten, bevor sie schließlich in die Ockerschicht gelangten... Die Ocker Bergleute gruben ein Netzwerk von Galerien, die in einem Stern um den Brunnen angeordnet waren. Ocker lag meist in Form von Venen vor, die 30 bis 40 cm dick und 1 bis 2 m tief waren. Es breitete sich auf einer Schichte aus sehr feinem weißen Sand. Im neunzehnten Jahrhundert wurde dieser Sand von der Glasfabrik von Vierzon verwendet!


Et ce n'est pas tout... And that's not all... Und das ist noch nicht alles...

L'ocre est aussi le témoin d'un travail minutieux et périlleux. L'ouvrier ayant l'ocre à hauteur de tête, retirait d'abord le sable, puis attaquait l'ocre en enfonçant des coins à grands coups de mailloches. Les blocs d'ocre dégagés et toute la terre et les roches retirées des puits étaient sortis à l'air libre dans de grands paniers d'osier. Ces paniers, appelés "bannées" étaient ensuite accrochés à une corde de chanvre qui passait autour d'une roue portée par un chevalet situé au-dessus du puits.


Ochre is also the witness of a meticulous and perilous work. The miner having the ochre at head height, first removed the sand, then attacked the ochre by driving corners with great blows of hammer. The ochre blocks and all the earth and rocks removed from the wells were taken out into the open air in large wicker baskets. These baskets, called "bannées" were then hung on a hemp rope that passed around a wheel carried by an easel located above the well.

Ocker ist auch der Zeuge einer übergenauen und gefährlichen Arbeit. Der Bergmann, der den Ocker auf Kopfhöhe hatte, entfernte zuerst den Sand und griff dann den Ocker an, indem er Ecken mit großen Schlägen von Hammer fuhr. Die Ocker Blöcke und alle aus den Brunnen entfernten Erde und Steine wurden in großen Weidenkörben ins Freie gebracht. Diese Körbe, "Bannées" genannt, wurden dann an einem Hanfseil aufgehängt, das um ein Rad führte, das von einer Staffelei über dem Brunnen getragen wurde.


Des outils d'une grande valeur...

Great value tools...

Hochwertige Werkzeuge...

 

Dans les galeries, ils s'éclairaient avec des lampes à huiles dont les plus sophistiquées avaient plusieurs becs, disposés en étoile. Elles étaient alimentées à l'huile d'olive, plus éclairante et dégageant beaucoup moins de fumée que les autres huiles.

Ces lampes servaient aussi de témoins en cas de gaz, au fond de la mine ou en cas d'absence imminente d'oxygène...


In the galleries, they lit up with oil lamps, the most sophisticated of which had several wicks, arranged in a star. They were filled with olive oil, which was more illuminating and smoked less than other oils. These lamps also served as witnesses in case of gas, at the bottom of the mine or in case of imminent absence of oxygen ...

In den Galerien leuchteten sie mit Öllampen auf, von denen die raffinierteste mehrere Dochte hatte, die in einem Stern angeordnet waren. Sie wurden von Olivenöl gefüllt, das mehr ausleuchtete und viel weniger rauchte als andere Öle. Diese Lampen dienten auch als Zeugen im Falle von Gas, am Boden der Mine oder im Falle eines drohenden Sauerstoffmangels ...


Comment l'ocre est-elle commercialisée ?

How is ochre commercialized ?  Wie wird Ocker vermarktet ?

C'est par cet acte notarié, évoqué dans l'Histoire, daté de 1571 que nous avons les premières preuves de la commercialisation de l'ocre de Saint-Georges-sur-la-Prée. Cependant plusieurs indices laissent à penser que les siècles précédents ont déjà connu une grande activité commerciale dans ce domaine. À partir du XVIème siècle, l'ocre était embarquée en grandes quantités (entre 100 et 200 poinçons par marchés conclus, 1 poinçon = 315 kg) sur le Cher, rivière longeant le village de Saint-Georges-sur-la-Prée et qui était navigable 3 à 4 mois par an. Par le Cher, on rejoignait la Loire. L'ocre, mise en fûts était conduite jusqu'à Nantes, Tours ou Orléans. De Nantes, l'ocre partait pour la Rochelle, Bordeaux, Marseille, Rotterdam, Amsterdam ou Hambourg...

It is through this notarial deed, mentioned in the History, dated 1571 that we have the first evidence of the commercialization of the ochre of Saint-Georges-sur-la-Prée. However, there are several indications that previous centuries had already seen a great deal of commercial activity in this field. From the sixteenth century, ochre was shipped in large quantities (between 100 and 200 punches per contract concluded, 1 punch = 315 kg) on the Cher, a river running along the village of Saint-Georges-sur-la-Prée and which was navigable 3 to 4 months a year. Through the Cher, we joined the Loire. The ochre, put in barrels, was taken to Nantes, Tours or Orléans. From Nantes, ochre was sent to La Rochelle, Bordeaux, Marseille, Rotterdam, Amsterdam or Hamburg...

Durch diese notarielle Urkunde, die in der Geschichte aus dem Jahre 1571 erwähnt wird, haben wir den ersten Beweis für die Vermarktung des Ockers von Saint-Georges-sur-la-Prée. Es gibt jedoch mehrere Hinweise darauf, dass es in den vorangegangenen Jahrhunderten bereits eine große kommerzielle Aktivität auf diesem Gebiet gegeben hat. Ab dem sechzehnten Jahrhundert wurde Ocker in großen Mengen (zwischen 100 und 200 Stempel pro abgeschlossenem Vertrag, 1 Loch = 318 kg) auf dem Cher verschifft, einem Fluss, der entlang des Dorfes Saint-Georges-sur-la-Prée fließt und 3 bis 4 Monate im Jahr schiffbar war. Durch den Cher gelangten wir an die Loire. Der in Fässer abgefüllte Ocker wurde nach Nantes, Tours oder Orléans gebracht. Von Nantes aus wurde Ocker nach La Rochelle, Bordeaux, Marseille, Rotterdam, Amsterdam oder Hamburg geschickt...

Rouge de Prusse ou bien Rouge d'Angleterre...

Prussian Red or English Red...  Preußisch-Rot oder Englisch-Rot.

Dans la deuxième moitié du XVIIème siècle, c'est une compagnie hollandaise qui assura le quasi-monopole commercial de l'ocre de Saint-Georges-sur-la-Prée. Le précieux  pigment, parvenu aux Pays-Bas était calciné et traité afin d'obtenir des teintes dérivées, puis revendu dans toute l'Europe sous les noms de "Rouge de Prusse" ou "Rouge d'Angleterre".

Outre la peinture, on s'en servait aussi pour le polissage des glaces, la teinture des carrelages et dans toutes formes d'impressions colorées.

Vers le milieu du XVIIIème siècle, les Seigneurs de Saint-Georges-sur-la-Prée, voulant s'affranchir de l'emprise hollandaise, ouvrirent de nouveaux puits d'exploitation et se lancèrent dans le commerce pour leur propre compte. Un four fut construit dans le village et, par calcination de l'ocre, on tenta de diversifier les couleurs pour offrir un choix de pigments plus important, ce qui semblait faire le bonheur des clients de la compagnie hollandaise... mais les résultats obtenus furent jugés peu probants et la calcination de l'ocre sur son lieu d’extraction fut arrêtée.

La Révolution mit fin au monopole seigneurial. Les terres furent vendues, les concessions d'exploitation étaient données un peu au hasard... Le marché européen de l'ocre connut à cette époque une forte régression et les ocres de Puisaye notamment firent une dure concurrence à Saint-Georges-sur-la-Prée.

L'exploitation connut alors une période de crise, à tel point que, en 1846 on ne comptait plus qu'un seul propriétaire de mines et 5 ouvriers ocriers. En 1862, le dernier puits fut fermé.


In the second half of the seventeenth century, it was a Dutch company that ensured the virtual commercial monopoly of the ochre of Saint-Georges-sur-la-Prée. The precious pigment, which arrived in the Netherlands, was calcined and treated to obtain derived shades, then resold throughout Europe under the names "Prussian Red" or "English Red". In addition to painting, it was also used for polishing mirrors, dyeing tiles and in all forms of coloured printing. Towards the middle of the eighteenth century, the Lords of Saint-Georges-sur-la-Prée, wanting to free themselves from Dutch control, opened new exploitation shafts and launched into trade on their own account. A kiln was built in the village and, by calcining the ochre, an attempt was made to diversify the colours to offer a wider choice of pigments, which seemed to make the Dutch company's customers happy... but the results obtained were considered inconclusive and the calcination of the ochre at its extraction site was stopped. The Revolution put an end to the seigneurial monopoly. The land was sold, the exploitation concessions were given somewhat at random... The European ochre market experienced a sharp decline at this time and the ochres of Puisaye in particular were tough competition in Saint-Georges-sur-la-Prée. The exploitation then experienced a period of crisis, so much so that, in 1846, there was only one mine owner and 5 ochre workers left. In 1862, the last shaft was closed.

In der zweiten Hälfte des 17. Jahrhunderts war es ein niederländisches Unternehmen, das das Handelsmonopol auf den Ocker von Saint-Georges-sur-la-Prée sicherstellte. Das kostbare Pigment, das in die Niederlande gelangte, wurde kalziniert und behandelt, um abgeleitete Farbtöne zu erhalten, und dann in ganz Europa unter den Namen "Preußisch-Rot" oder "Englisch-Rot" weiterverkauft. Neben der Malerei wurde es auch zum Polieren von Spiegeln, zum Färben von Fliesen und in allen Formen des farbigen Drucks verwendet. Um die Mitte des 18. Jahrhunderts eröffneten die Herren von Saint-Georges-sur-la-Prée, die sich von der holländischen Herrschaft befreien wollten, neue Abbauschächte und begannen auf eigene Rechnung mit dem Handel. Im Dorf wurde ein Ofen gebaut und durch das Kalzinieren des Ockers wurde versucht, die Farben zu diversifizieren, um eine größere Auswahl an Pigmenten anzubieten, was die Kunden des niederländischen Unternehmens zufrieden zu stellen schien... Die erzielten Ergebnisse wurden jedoch als nicht schlüssig angesehen, und die Kalzinierung des Ockers an seiner Extraktionsstelle wurde gestoppt. Die Revolution machte dem herrschaftlichen Monopol ein Ende. Das Land wurde verkauft, die Ausbeutungskonzessionen wurden eher zufällig vergeben... Der europäische Ockermarkt erlebte zu dieser Zeit einen starken Rückgang, und vor allem der Ockerton von Puisaye war in Saint-Georges-sur-la-Prée eine harte Konkurrenz. Die Ausbeutung erlebte dann eine Periode der Krise, so dass es 1846 nur noch einen Bergwerksbesitzer und 5 Ockerarbeiter gab. 1862 wurde der letzte Schacht geschlossen.